mardi 15 décembre 2015

"L'attentat" de Yasmina Khadra

J'ai continué à descendre la pile de livres de Yasmina Khadra prêtés par une amie. Cette fois-ci avec "L'attentat" paru chez Pocket.

***



***

Titre : "L'attentat"
Auteur : Yasmina Khadra
Genre : récit
Editeur : Pocket
Parution : 2006 / 246 pages
ISBN : 978-2-266-16269-2


Ce qu'en dit l'éditeur : "Dans un restaurant de Tel-Aviv, une femme se fait exploser au milieu de dizaines de clients. À l'hôpital, le docteur Amine, chirurgien israélien d'origine arabe, opère à la chaîne les survivants de l'attentat.

Dans la nuit qui suit le carnage, on le rappelle d'urgence pour examiner le corps déchiqueté de la kamikaze. Le sol se dérobe alors sous ses pieds : il s'agit de sa propre femme.

Comment admettre l'impossible, comprendre l'inimaginable, découvrir qu'on a partagé, des années durant, la vie et l'intimité d'une personne dont on ignorait l'essentiel? Pour savoir, il faut entrer dans la haine, le sang et le combat désespéré du peuple palestinien..."


Avis : Ce livre m'a bouleversée, captivée. Il est petit, comme "Cousine K", mais se suffit à lui-même. Cette fois, je n'ai pas eu une impression d'inachevé, je ne suis pas restée sur ma faim.
Le prologue ou l'introduction est tout simplement saisissant. Cette description d'un attentat qui vient de se réaliser... dur et poignant. Les phrases ont résonné en moi. Certainement que les évènements des dernières semaines n'y étaient pas étrangers.

Durant toute l'histoire, nous suivons la quête d'Amine. L'histoire peut se lire à plusieurs niveaux : celui du conflit israélo-palestinien, l'embrigadement par la religion ou la relation qu'il peut exister dans un couple.
J'ai trouvé les remarques et réflexions de l'auteur très justes, pertinentes.

Durant ma lecture, je voulais noter des passages que je voulais retranscrire ici. Je ne vous en livre que quelques-uns, car, si je m'étais écoutée, je vous aurais presque citer le livre en entier !

"Ce n'est pas la première fois qu'un attentat secoue Tel-Aviv, et les secours sont menés au fur et à mesure avec une efficacité grandissante. Mais un attentat reste un attentat. A l'usure, on peut le gérer techniquement, pas humainement. L'émoi et l'effroi ne font pas bon ménage avec le sang-froid. Lorsque l'horreur frappe, c'est toujours le cœur qu'elle vise en premier."

"Je hais les guerres et les révolutions, et ces histoires de violences rédemptrices qui tournent sur elles-mêmes telles des vis sans fin charriant des générations entières à travers les mêmes absurdités meurtrières sans que ça fasse tilt ! dans leur tête. Je suis chirurgien ; je trouve qu'il y a suffisamment de douleur dans nos chairs pour que des gens sains de corps et d'esprit en réclament d'autres à tout bout de champ." [Amine]

"Tous les drames sont possibles lorsqu'un amour-propre est bafoué. Surtout quand on s'aperçoit qu'on n'a pas les moyens de sa dignité, qu'on est impuissant. Je crois que la meilleure école de la haine se situe à cet endroit précis. On apprend véritablement à haïr à partir de l'instant où l'on prend conscience de son impuissance. C'est un moment tragique ; le plus atroce et le plus abominable de tous." [le commandeur]


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire